Quelle réglementation pour le compostage industriel ?
Concernant le composteur électromécanique, du fait des faibles quantités traitées, les installations ne sont pas considérées comme étant classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Le seuil de la rubrique 2780-2 de la nomenclature des installations classées est de 2 tonnes/jour, soit 700 tonnes/an. D’un autre côté, l’article 158 du règlement sanitaire départemental (RSD) est peu adapté pour une machine de compostage industriel.
Guide méthodique de l’ADEME
L’ADEME a publié 2 guides méthodiques pour le compostage de proximité. Ils traitent du compostage partagé et du compostage autonome en établissement. Il en ressort des préconisations administratives et techniques dont nous parlerons dans un sujet séparé. Le respect des prescriptions a pour objectif de permettre un fonctionnement satisfaisant des installations, sans risques pour l’environnement et sans créer de nuisances pour le voisinage.
Le niveau sonore du composteur BigHanna
Au rythme d’une rotation de 1 à 2 minutes toutes les 1 à 2 heures, le cylindre de la machine à composter garanti l’aération des déchets organiques qu’il contient. Le ventilateur tourne en permanence avec un faible débit d’air ; le niveau sonore de 45 à 55 décibels est équivalent à celui d’un restaurant paisible, selon l’échelle des nuisances sonores. Lorsque le broyeur est en opération, le niveau sonore est situé entre 60 et 85 décibels selon le type de déchets broyés, soit un équivalent d’une classe bruyante (75 Db) ou d’une rue bruyante (80Db). Le broyage dure environ 2 minutes par alimentation.
Du compost sans odeur
D’où viennent les odeurs du composteur industriel ?
Lors du compostage, la matière organique se dégrade de manière aérobie, c’est-à-dire en présence d’oxygène. Une très grande quantité de bactéries, champignons microscopiques et levures en tout genre se développent. Et dans le cas de compost en bacs, des macroorganismes tels que larves d’insectes, cloportes, vers de fumier, … contribuent à la transformation des déchets organiques.
Si les matières sont trop humides ou trop compactées, cela ralenti l’activité biologique et la faune du compost, vivant grâce à l’oxygène, meurt. Des bactéries anaérobies, vivant sans oxygène prennent le relai. Leur métabolisme les fait produire des gaz à effet de serre tels que méthane, protoxyde d’azote, et des odeurs (hydrogène sulfuré, …).
La rotation périodique du composteur électromécanique BigHanna et le ventilateur interne garanti un apport continu en oxygène.
Aération
L’aération est ainsi un paramètre essentiel pour obtenir un processus de compostage opérationnel. Le ventilateur du composteur crée une dépression à l’intérieur de la machine à composter. Les odeurs sont ainsi coincées à l’intérieur du cylindre.
En l’absence de réglementation, le bon sens convient de réduire la nuisance olfactive vis-à-vis du voisinage. Lorsque le composteur BigHanna est installé dans une zone dégagée, l’évacuation de l’air peut se faire par-dessus les toits. Si les biodéchets contiennent beaucoup de poissons ou de viande, il est recommandé de rehausser la sortie d’air d’au moins 50 cm au-dessus du niveau des toits, afin que les odeurs soient dissipées par le vent.
Biofiltre
Utiliser un biofiltre est une possibilité lorsqu’il faut néanmoins réduire les odeurs, par exemple lorsque le composteur industriel est situé en zone urbaine. L’air est propulsé dans le biofiltre et est filtré par un lit d’écorce traité aux enzymes. Cela réduit significativement les odeurs produites. En complément, pour les installations intérieures, il est également préférable que l’air soit évacué au-dessus des toits.
Matière sèche ou matière absorbante
L’humidité étant un facteur pouvant produire des odeurs, il est nécessaire d’ajouter au compost des matières absorbantes ou matières sèches. Celles-ci permettent d’absorber l’excès d’humidité. Pour les déchets ménagers, compter 6% en poids. Pour les déchets alimentaires de restauration, ajouter 10 à 20% en poids. Trop sec, le compost n’évoluera plus, et trop humide, le mélange dégagera de mauvaises odeurs et le compost sera de mauvaise qualité.
Des difficultés peuvent apparaitre au début de l’installation de la machine de compostage. L’ADEME préconise, dans son guide du compostage partagé, d’effectuer le test du poing. La matière doit avoir une bonne consistance lorsqu’on la serre dans son poing puis qu’on ouvre la main. Si elle s’effrite, c’est trop sec, et si elle s’essore lors du serrage, c’est évidemment trop humide.
Etude technico-économique de composteurs électromécaniques de l’ADEME
En janvier 2020, l’ADEME a publié un rapport, comparant 9 sites sur lesquels des composters étaient installés. Le rapport traite notamment des odeurs et des nuisances.
L’ensemble des sites étudiés déclare une très faible présence de nuisibles, principalement venant des coulures de jus de biodéchets, et de poussières. 4 des 9 sites relèvent la présence très occasionnelle d’insectes, de rongeurs ou de mammifères errants. Une bonne hygiène de la périphérie de la machine s’impose.
En terme d’odeur, la gène occasionnée autour du composteur électromécanique est jugée très faible ou nulle dans la majorité des cas. L’ensemble des exploitants disent ne pas être gênés par ces nuisances ou odeurs. Il faut signaler que 7 des 9 installations sont équipées d’un biofiltre.
En conclusion
L’expérience montre que la nuisance olfactive ne cause pas de problèmes pour le voisinage. De même, les niveaux sonores sont très modérés, et ne posent pas de difficultés.
La suite
Quelques points particuliers liés au compostage industriel seront traités dans notre Foire aux Questions, bientôt disponible.
Nos prochains articles traiteront d’un autre sujet : la gestion des déchets dans les entreprises en amont des filières de recyclage.